Si on parlait de plusieurs livres et qu'on se mettait à jour .


 
*grande inspiration*
Y'a quelqu'un ?
*bruit de l'écho se répétant encore et encore*
Cool, j'adore parler toute seule.



ça fait... une bonne paie que je n'ai pas publié quoi que ce soit sur ce blogounet. On va passer sous silence les multiples excuses, le manque de temps, l'incapacité d'écrire, les nombreux brouillons jamais aboutis qui deviennent obsolètes... Et je vais passer directement au sujet au lieu de perdre du temps en "coucou c'est moi que v'là".


Et le sujet est : quelles ont été mes récentes excellentes lectures ?
Débutons immédiatement avec :


  La fille qui avait bu la lune de Kelly Barhill aux éditions Anne Carrière

  Je trouve le résumé de la 4ème de couverture tellement bien que je vous restitue  les premières lignes telles quelles : Chaque année, les habitants du Protectorat abandonnent un bébé en sacrifice à la redoutée sorcière des bois. Ils espèrent ainsi détourner sa colère de leur ville prospère. Chaque année, Xan, la sorcière des bois, se voit contrainte de sauver le bébé que les fous du Protectorat abandonnent sans qu'elle ait jamais compris pourquoi.
Elle s'emploie à faire adopter ces enfants par des familles accueillantes dans les royaumes voisins. Mais une année, le bébé sera différent des autres. Xan va s'y attacher et l'enchanter par mégarde en lui faisant boire la lune. Ne pouvant décemment confiée cette petite au potentiel magique incommensurable à une famille lambda, la sorcière des bois décide de l'adopter elle-même. La petite, baptisée Luna, vivra désormais un quotidien paisible et heureux dans la forêt en compagnie de Xan, d'un dragon nain et d'un monstre des marais. Xan a trouvé comment contenir les pouvoirs grandissant de la jeune fille mais à l'approche de son treizième anniversaire, tout son potentiel sera libéré...

  Et... Qu'est-ce que c'était bien ! Mais qu'est-ce que c'était bien !
  Le récit rappel énormément les contes. On y retrouve tous les éléments avec la sorcière, la magie, un dragon et même un équivalent des bottes de sept lieues. Mais un conte plus enrichit et plus creusé. Aussi, il y a pas mal d'éléments  pris à contre-pied. La sorcière des bois qui terrifie les villageois et les oblige à sacrifier leurs enfants n'est en réalité qu'une pacifique magicienne vivant recluse dans la forêt.
  On a tout ce côté merveilleux avec la magie, les créatures fantastiques et en sous-jacence également quelque chose de plus pernicieux avec les sacrifices, la folie, la soif de pouvoir... L'enjeu ne réside pas uniquement dans la capacité ou non de Luna à se maîtriser mais aussi dans sa quête d'elle-même, de ses origines, de ce qu'il est advenu de sa mère biologique, du début de prise de conscience des manipulations qu'exercent les dirigeants du Protectorat. Un coktail qui rend l'histoire palpitante. Le tout porté par un texte merveilleusement enchanteur et onirique. Le roman parfait pour souffler et s'évader d'une réalité bien trop fade.





  Vernon Subutex, tome 1 de Virginie Despentes aux éditions Le Livre de Poche

  Quand j'en parle à des gens de mon entourage et qu'ils n'ont pas lu Vernon Subutex ou qu'ils n'ont jamais lu du Virginie Despentes, souvent on me répond "Ah oui mais je sais pas trop de quoi ça parle, ça a l'air bizarre" ou "C'est le livre avec la couverture étrange ?" et oui c'est pas faux, c'est l'effet que ça fait au début et c'est justement ce qui donne la curiosité de découvrir ce qui se cache derrière. 
  Vernon Subutex, ça commence avec le personnage de Vernon ancien disquaire qui n'a pas su se reconvertir et qui se laisse aller. Sauf que ce laisser aller va prendre tellement d'ampleur qu'il va se retrouver radié du RSA avec plusieurs mois de loyers impayés et donc, fatalement, un jour, expulsé de chez lui.  De là, la vraie galère commence.



  Vernon va être le fil rouge de l'histoire. On commence avec lui, puis, par pierre de touche, on va avoir accès aux pensées de toute une galerie de personnages. D'abord dans l'entourage direct de Vernon (par exemple un ami qui l'héberge un week end pour dépanner) mais vient un moment où on perd complètement Vernon pour être avec des personnages qui on des liens très distendus avec lui. 
  Ce qui m'a énormément plu c'est que Virginie Despentes ne prend pas de détour. Ses personnages disent les choses de façon tranchée, parfois crue. Ils vont tous être différents, évoluer dans des milieux différents, avoir un passé différent, ressentir, penser différemment. Et c'est extrêmement déroutant parce que, pour caricaturer et faire simple, tu es une lectrice avec un penchant bobo-gauchiasse et là tu te retrouve dans l'intériorité d'un personnage qui est un connard de droite auquel tu ne peux évidemment pas t'identifier sauf que tu fini tout de même par avoir de l'empathie pour lui parce que ce personnage ne se résume pas à un connard de droite, il a une complexité autre. Je ne sais pas si j'exprime très bien mon ressenti mais en bref : les personnages qui apparaissent dans Vernon Subutex ont clairement une vie propre. Ils font tellement crédibles, humains et réels qu'ils existent quelque part. Et réussir ça, c'est incroyable, c'est presque magique.
  Le roman est porté par un humour de temps en temps très cynique, très ironique, à prendre au 24ème degré. Beaucoup de répliques vont avoir un effet punchline, on a envie de tout citer. Nous avons affaire à une écriture qui a du caractère avec un effet coup de poing et c'est beaucoup trop jouissif.



Et je termine avec un roman à la fois atypique et pas hyper original non plus :


  Ikebukuro west gate park, tome 1 d'Ira Ishida aux éditions Philippe Picquier

Sans surprise, l'histoire (ou plutôt les histoires) se déroule dans le quartier Ikebukuro, à Tokyo, au Japon. Le récit est raconté par le personnage principal, Makoto qui habite ce quartier et qui le connais presque par coeur. Son diplôme en poche, Makoto ne sais pas trop quoi faire de sa vie et passe l'essentiel de ses journées à zonner avec ses amis ou à aider sa  mère qui gère une petite boutique de fruits. Nous n'avons pas affaire à un roman construit de façon classique mais à une série d'histoires courtes avec pour fil rouge Makoto et le quartier d'Ikebukuro. La première histoire sert de mise en place pour le lieu mais aussi d'élément déclencheur pour l'évolution du personnage de Makoto. Plusieurs jeunes filles sont retrouvées droguées et à moitié étranglées dans des loves hotels miteux jusqu'au jour où la police découvre la première morte qui n'est autre qu'une amie de Makoto. Va s'en suivre une enquête non officielle par les boys du quartier. Suite à cette affaire, Makoto gagnera une réputation de "solutionneur d'embrouille" et se retrouvera embarqué dans moult histoires mêlant gangs de rues, prostituées et yakuzas.

 C'était un bouquin très très sympathique (et faut que j'en profite pour clamer mon amour pour les éditions PhilippePicquier 💕). La lecture se fait toute seule et on apprécie chaque histoire. Ce que j'ai le plus apprécié c'est l'ambiance très urbaine qui ressort du roman. On sent que l'auteur connais très bien le quartier et les codes qui le régissent. Ikebukuro west gate park est publié pour la première fois en 1998, ça se ressent et donne un petit charme vintage. Parfois, j'avais l'impression de lire l'adaptation d'un furyô manga des années 80-90 façon Crows zero sans en être non plus, c'était vraiment sympa. 
  Et en même temps je n'arrêtes pas de dire "c'est sympa" mais dans le sens de "divertissant", "intéressant" pas dans celui de "rigolo". Parce que le fond de l'histoire n'est pas vraiment drôle puisqu'on se situe dans ce qu'on pourrait appelé les bas-fonds et qu'on suit un personnage qui navigue entre les milieux des gangs, de la prostitution et des yakuzas. Il se passe des évènements très noirs dans ce livre mais nous voyons ça au travers de l'oeil désabusé de Makoto pour qui cet univers est son quotidien depuis toujours. Et désabusé c'est le mot pour décrire cette jeunesse Tokyoïte qui ne voit pas l'intérêt de trimer comme un forçat pour une vie plus corporate mais pas forcément meilleure et pour qui la quête de sens passe forcément par la violence ou la drogue.
  Voilà voilà, tout ça est fascinant. Le mal du siècle, la jeunesse désabusée, ce sont des thèmes que je trouve très parlant et très intéressant en littérature.




  Voilà, je viens de vous parler de 3 romans très différents et très très biens. N'hésitez pas à vous penchez dessus si vous êtes en quête d'une lecture qui sors du lot ou qui vous sorte de votre zone de confort. 
  On va pouvoir repartir sur une sorte de régularité où je parlerais de lectures qui m'ont plu uniquement. Je vais également essayer de reprendre les bilans du mois que j'avais initié il y a une éternité mais sans la partie "ce mois-ci j'ai acheté" parce que plus j'y réfléchis et plus je ne vois aucun intérêt dans les bookhaul. 
  Aussi : là je vous ai présenté 3 bouquins qui ont été de très bonnes lectures des mois passés, la prochaine fois je vous assomme avec de très bonnes lectures manga des mois passés (et j'ai listé ce que je veux chroniquer et ça va faire un article beaucoup trop long donc quand je dis que je vous assommerai, je vais vraiment vous assommer).
  On se sépare ici, c'est le début du mois de juin espérons qu'on se retrouve avant le bilan ca serait quand même chouette.
  Des bisous.

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